archives: ateliers de composition électroacoustique été 2014


Le collectif hapax, en partenariat avec le collectif éOle, organise à Toulouse du 15 au 19 juillet 2014 un stage d'été autour de la composition électroacoustique (détails ci-dessous). Les pièces des stagiaires seront diffusées durant le festival novelum 2014 europa #2 qui aura lieu en novembre.

L’accès aux cours collectif est ouvert, sans sélection, aux auditeurs libres (voir coût pédagogique).

Objectifs

Approfondir sa connaissance du répertoire et des différentes approches compositionnelles de l’électroacoustique. Produire une œuvre qui sera diffusée dans le cadre du festival Novelum 2014 – europa #2.


Public

Etudiants en composition de niveau 3e cycle ou supérieur. Jeunes compositeurs. Admission sur dossier.

L’accès aux cours collectif est ouvert, sans sélection, aux auditeurs libres (voir coût pédagogique).


Présentation

Chaque jour, un compositeur abordera un aspect particulier du travail compositionnel à travers l’analyse d’oeuvres du répertoire ou de sa création (2h /jour). Des ateliers seront proposés par Jacky Mérit et Guillaume Hermen, afin de vous accompagner dans votre travail de création (3h /jour). Les studios seront également mis à votre disposition en début et en fin de journée (min : 1h30 /jour pour chaque stagiaire).

Chaque étudiant devra produire une pièce électroacoustique en lien avec la thématique de l’édition 2013-2014 du festival Novelum: l’Europe. Les pièces seront diffusées le 13 novembre 2014 à l’Espace Musical de la Digue. Cette diffusion vous permettra, s’il y a lieu, de recevoir une aide du Fonds d’encouragement à la première exécution publique de la SACEM.
Dates:

Du 15 au 19 juillet 2014

Durée:

5 jours

Lieu:

Espace Musical de la Digue, Toulouse, France

Langues:

Français, anglais

Coût pédagique:

300€. Possibilité de financement AFDAS pour les intermittents du spectacle. Nous contacter.
Accès aux cours collectifs (auditeur libre): 100 €
Contenus, intervenants:


«La phonographie: objet compositionnel», par Bertrand Dubedout

« Dépassant les inquiétudes de Pierre Schaeffer quant à la possible surcharge sémantique d’un objet sonore, des œuvres telles que L’EXPÉRIENCE ACOUSTIQUE de François Bayle, HÉTÉROZYGOTE de Luc Ferrari ou HYMNEN de Karlheinz Stockhausen, pour ne citer que quelques exemples, ont, chacune à sa façon, conféré à la phonographie un véritable statut d’objet compositionnel. D’autre part, la miniaturisation des outils d’enregistrement met la pratique phonographique à la portée de tous. Face à ce qui dans les musiques d’aujourd’hui devient un authen- tique enjeu, cet atelier étudiera quels critères auditifs et quelles stratégies compositionnelles peuvent être élabo- rés, tant dans le domaine de l’acousmatique que dans celui de la musique mixte, au travers d’exemples tirés de deux œuvres de Bertrand Dubedout : NARA (2001) et LES CHEVEUX DE SHIVA (2013). »

Bertrand DUBEDOUT est né à Bayonne le 8 mai 1958. Il a suivi sa scolarité dans sa ville natale, où il a aussi débuté ses études de musique. Il a suivi ses études musicales supérieures à l’Université de Pau auprès de Guy Maneveau et Marie-François Lacaze, au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris dans la classe de Pierre Schaeffer et Guy Reibel (Composition Électroacous - tique et Recherche Musicale, Prix de Composition en 1981), ainsi qu’au Centre d’Études Polyphoniques de Paris et à l’Université de Paris-VIII. Il est aujourd’hui professeur titulaire certifié de composition électroacoustique au Conservatoire à Rayonnement Régio - nal de Toulouse. Il fonde en 1988 l’Ensemble Pythagore, formation qui intègre en 2005 le collectif éOle dont il partage la direction artistique : studio, pédagogie, saison artistique et festival Novelum. La SACEM lui attribue en 1997 le Prix Claude ARRIEU. Il est nommé en 1999 compositeur en résidence à la Villa Kujoyama de Kyôto au Japon (Programme Villa Kujoyama, Cultures France / Ministère des Affaires Étrangères). Les œuvres instrumentales de Bertrand Dubedout sont publiées aux Editions Gérard Billaudot, Paris. Plusieurs CDs parus chez L’empreinte digitale, MFA - Radio France, MOTUS, Metamkine, Skarbo, Bis.


«L’influence de la pratique électroacoustique dans l’écriture instrumentale », par Pierre Jodlowski

« Le développement d’une écriture musicale basée sur le recours aux moyens électroacoustiques, définit un cadre singulier à la fois dans l’imaginaire et dans la réalisation concrète [..] Au départ, le recours à l’électronique pour- rait s’entendre assez simplement comme une extension du domaine instrumental, offrant à celui-ci la possibilité d’un prolongement spectral et d’un travail sur la mise en espace. Mais les ressources électroniques sont plus vastes qu’un simple prolongement de la pensée instrumentale ayant finalement elles aussi une histoire amorcée par la révolution électrique à partir des années 1950 [...] »

Pierre Jodlowski développe son travail en France et à l’étranger dans le champ des musiques d’aujourd’hui. Sa musique se situe au croisements du son acoustique et du son électrique. Il est fondateur et directeur artistique associé du collecif éOle - en résidence à Odyssud Blagnac depuis 1998 - et du festival Novelum à Toulouse et sa région. Il a collaboré notamment avec les ensembles Intercontemporain, Ictus - Belgique, KNM – Berlin, le chœur de chambre les éléments, l’Ensemble Orchestral Contemporain, le nouvel Ensemble Moderne de Montréal, Ars Nova en Suède, Proxima Centauri. Il mène par ailleurs des collaborations privilégiées avec des musiciens comme Jean Geoffroy , Cédric jullion, Wilhem Latchoumia , Jérémie Siot, pour des œuvres et des recherches sur les nouvelles lutheries. Il se produit récemment en trio avec Roland Auzet (percus - sion) et Michel Portal (clarinette-basse), avec le slameur Dgiz et d’autres artistes du milieu des musiques improvisées. Il travaille également avec le scénographe Christophe Bergon sur plusieurs projets à la croisée du théâtre, des installation, du concert ou de l’oratorio. Il a reçu des commandes de l’IRCAM, de L’Ensemble Intercontemporain, du Ministère de la Culture, du CIRM, du GRM, du festival de Donaueschingen, de Radio France, du Concours de Piano d’Orléans, du GMEM, du GRAME, de la fondation SIEMENS, du Théâtre National du Capitole de Toulouse, du projet européen INTEGRA... Lauréat de plusieurs concours internationaux, il a été accueilli en résidence à l’Académie des Arts de Berlin en 2003 et 2004. La SACEM lui a attribué deux prix : le Prix Claude Arrieu en 2002 et le Prix Hervé Dugardin en 2012. Ses œuvres et performances sont diffusées dans les principaux lieux dédiés aux arts sonores contemporains en France, en Europe au Canada, en Chine au Japon et à Taïwan ainsi qu’aux Etats-Unis. Ses œuvres sont en partie publiées aux Éditions Jobert et font l’objet de parutions discographiques et vidéographiques.


«Brisures de symétrie : figures et flux sonores. Genèse et altération de figures en musique électroacoustique», par Gaël Tissot

«Seule, une forme n’a peut-être aucun intérêt. Ce qui est intéressant, ce que dit véritablement une forme, c’est une famille à laquelle elle est agrégée, un groupe dans lequel elle se range. Elles dépendent du choix de celui qui veut voir », Jean Dhombres, mathématicien et historien des mathématiques. Composer de la musique électroacoustique ou mixte, c’est sans cesse se poser la question de l’émergence de fi- gures dans le flux continu de la prise de son. Comment faire naître, ou accentuer, ces figures ? À l’inverse, comment les masquer, les brouiller ? Comment envisager de donner de l’intelligibilité à l’écoute à partir de ces éléments ? Ces questions constitueront une base de réflexion ouverte sur la pratique. Seront ainsi abordés des outils tels que le multiplexage de sons (palette graphique couplée au logiciel Max/MSP), le filtrage dynamique, la genèse de figures à partir de gestes, etc.»

Gaël Tissot a découvert la musique par l’étude du piano. À partir de 2002, en parallèle avec des études de musicologie à l’univer- sité de Toulouse, il suit les cours de composition du conservatoire dans la classe de Bertrand Dubedout ainsi que les cours de perfectionnement de piano de François-Michel Rignol à Perpignan. Auteur d’une thèse sur la musique électroacoustique de François Bayle et ses rapports avec le domaine visuel, il a également com- plété sa formation de compositeur au Centre International de Recherches Musicales de Nice (dans le cadre duquel il a effectué une résidence de trois mois à l’université de Berkeley en Californie) et au Conservatoire National Supérieur de Musique de Lyon, avant de rejoindre en 2011 le collectif de compositeurs éOle (Toulouse). Sa musique, aussi bien instrumentale qu’électroacoustique, reflète un travail sur la plasticité, un jeu sur les contours du son et les formes perceptives qui peuvent en découler. Il est également l’auteur de nombreuses publications musicologiques internationales, et sa musique est jouée aussi bien en France qu’à l’étranger (Nuits bleues, Tage für neue Musik Darmstadt, festival Occitània, université de Cologne...). Gaël Tissot a fondé le collectif hapax en 2013 et en est actuellement le directeur artistique.


«Le Son peut-il encore avoir du sens ?», par Jacky Mérit

« Il faut se résoudre à l’évidence des manipulations numériques : morphologiquement, quelles que soient par ailleurs ses manifestations, le sonore semble avoir continuellement été présent ....son environnemental, instru- mental, électronique ..... Grain, rugosité, friction, densité… ne sont plus à considérer comme des épiphénomènes sonores, des accidents, des particularités exotiques ou des déviations connotées. Il peut s’agir des manières d’être du sonore, pour peu que l’on s’oblige à repenser les rapports de causalité au sein du son. Hors du cadre de l’objet, il nous faut concevoir une présence multiphonique sans lien mesurable avec l’identité de la source sonore. Nous devons apprendre à développer une démarche perceptive élargie, tournée vers les dé- tails et les ambiguïtés du son. Une démarche d’écoute attentive à sa propre déstabilisation et à l’envahissement, capable de recevoir simultanément des sens et des « affects » contradictoires. »

Jacky Mérit découvre la musique électroacoustique pendant ses études à l’école des Beaux-arts de Tours, en 1989) et s’est construit depuis, une formation musicale autodidacte. Il concentre aujourd’hui ses recherches autour du sonore et tente d’appliquer ses méthodes de plasticien à ses compositions. À l’origine, fondé sur l’exploration de la matière et la narration, son travail s’oriente actuellement non seulement sur la dimension plastique et architecturale du son, mais aussi sur la notion de polyphonie d’espace et de sens. Il s’exprime au travers d’une mu - sique dépourvue des canons de l’harmonie, partant entre autre du bruit – cette maladie du beau – pour arriver à une expérience alternative en tentant de définir une nouvelle géographie. Ses œuvres sont destinées principalement au concert, mais aussi au théâtre, la danse, la vidéo, les installations sonores et multimédias. Il est lauréat de plusieurs concours de musique électroacoustique: Grand Prix « Les Pierres d’Or » à Bourges (1999), Premier prix de composition au Concours « EAR’S01 » Studio Hear à Budapest (Hongrie 2001), Métamorphoses à Ohain, (Belgique 2002), V CIMESP à São Paulo, (Brésil, 2003). Ses œuvres sont jouées en France et à l’étranger par différentes institutions et festivals. GMEB (Bourges) / GRM (Paris) / GMEM (Marseille) / SCRIME (Bordeaux) / Festival FUTURA (Crest) / Festival ELECTROPHONIE (Be - sançon) / Festival NOVELUM (Toulouse) / MANIFESTO (Toulouse) / Festival METAMORPHOSES (Bruxelles) / Festival LE BRUIT DE LA NEIGE (Annecy) / Festival SYNTHESE (Bourges) / DIEM (Aarhus - Danemark) / Musica Verticale (Rome) / Festival EAR’S (Buda- pest) / Académie SIBELIUS (Helsinki - Finlande / Birmingham / Montréal / Maison de la Poésie (Paris).


«Construire le temps», par Guillaume Hermen

«Lors d’un moment collectif, prendre le temps de s’interroger sur le rythme. Décomposer ensemble quelques échantillons de diverses temporalités issues des musiques de grands constructeurs de temps tels que Debussy, Webern, Feldman, Steve Coleman ou Pierre Henry ou de musiques traditionnelles d’Inde ou d’Afrique Centrale. Se questionner sur le poids de l’espace, du timbre et des hauteurs dans notre perception du temps.»

Après des études de cinéma et techniques du son, Guillaume Hermen intègre en 2005 la classe de composition électroacoustique de Bertrand Dubedout au Conservatoire de Toulouse. La découverte de la liberté dans la création contemporaine à travers des artistes comme Gyorgy Ligeti, John Cage, Jimi Hendrix, Pierre Henry ou John Coltrane provoque chez lui une détonation. En 2007, il part vivre à Paris afin de consacrer son temps à la composition et intègre la classe de Philippe Leroux au Conservatoire de Nan - terre puis celle de Thierry Blondeau au Conservatoire du Blanc-Mesnil. Il étudie depuis 2011 au CNSMDP dans la classe de Gérard Pesson. La diffusion de ses compositions lui permet de faire connaissance avec des ensembles tels que l’EIC, Cairn, l’Itinéraire et Tm+ et de participer à des festivals comme Novelum, Manca, Futura, Musiques Démesurées, Licences ou Bruits Blancs. Convaincu que les correspondances entre les différentes formes artistiques sont essentielles à la recherche de lan - gages nouveaux, il oriente ses expériences sur les relations geste/son, écriture/improvisation, réel/virtuel et les illusions qu’elles peuvent engendrer. Il collabore notamment avec la chorégraphe Cheryl Therrien et le musicien improvisateur Sylvain Darrifourcq.